mardi 5 janvier 2016

Résumé de Figaro divorce


Figaro Divorce de Ödön von Horvàth
Résumé

Figaro Divorce a été achevé en 1936 par Ödön von Horvàth et joué en 1937 (dans une version incomplète) bien que ce Hongrois ait réfléchi à ce projet de basculer l’œuvre de Beaumarchais dans la modernité dès 1933. Cette comédie réaliste est divisée en trois actes. Le premier possède quatre tableaux et est centré sur la cohabitation entre le Comte et la Comtesse Almaviva, Figaro et Suzanne. Le deuxième acte, de quatre tableaux, présente neuf mois plus tard le quotidien du Comte et de la Comtesse d’une part, de Figaro et de Suzanne de l’autre. Enfin, six mois plus tard, on retrouve dans le troisième acte nos protagonistes et voyons ce qu’il est advenu et advient d’eux.
La pièce se déroule dans une période contemporaine certes, mais impossible à définir précisément. Nous savons qu’il y a une Révolution mais ignorons laquelle, elle est atemporelle : « tout bouleversement par la force trouve un dénominateur commun dans ce que nous respectons ou méprisons dans notre relation à la notion d’humanité » nous précise le dramaturge.

Le Comte et la Comtesse fuient le pays, par loyauté Suzanne et Figaro les suivent. Ils se font arrêter au poste de douane à la frontière entre les deux territoires ; une discussion entre les douaniers permet d’en apprendre un peu plus sur la violence de la révolution.
Pour subvenir à ses besoins, le Comte vend un collier de sa femme au sixième du prix qu’il espérait, mais au lieu d’économiser l’argent il installe son petit groupe dans une luxueuse station de sports d’hiver. Son inadaptation à la réalité économique et politique est flagrante : il dit prévoir la fin de la révolution mais elle ne s’arrête pas. « Il y a trois mois, il a dit : dans deux mois tout sera terminé. Chou blanc ! » se plaint son valet dans le tableau 4 de l’acte I.
Figaro déclare vouloir s’émanciper de sa situation de dépendance, mais en vérité il a peur de se retrouver sans le sou. Il en parle à Suzanne alors que la Comtesse est à la patinoire et le Comte en train de jouer au casino. Suzanne désapprouve totalement son idée d’acheter un salon de coiffure d’excellente réputation dans le village perdu de Grand-Bisbille. « Tu es fou ? » lui demande-t-elle, mais par amour pour lui et bien que cela lui déchire le cœur, elle le suit.


Dans l’acte II, les disputes sont fréquentes entre Suzanne et Figaro : il lui reproche de ne pas faire assez de manières avec les clients, elle lui reproche de ne pas tenir sa promesse de lui faire un enfant. Une habituée du salon, sage-femme, lui conseille de faire croire à son mari qu’elle est enceinte, ce qu’elle fait. Figaro l’apprend comme une catastrophe, elle le vit horriblement mal.
Un client garde-forestier lui fait des avances, elle le repousse. Insistant, il lui donne rendez-vous au cinéma. Plus par saturation de son mari que par attirance pour cet homme, elle finit par y aller. Des rumeurs jasent dans le village à propos de la fidélité de Suzanne. Au bal du Nouvel-An, elles parviennent aux oreilles de Figaro mais il refuse d’y croire. Suzanne achève l’acte II en les lui confirmant avec « Tu es cocu, Figaro ».
Dans le même acte, du côté des Almaviva, ils vivent dans une précarité qu’ils n’avaient jusqu’alors pas même envisagée. Rosine correspond par lettres avec Suzanne, mais le Comte lui défend de lui parler de leur misère. Il fait passer l’honneur avant tout.

Dans l’acte III, nous rejoignons Suzanne, devenue serveuse dans un bar au service de Chérubin. Elle souhaite renouveler son droit de travail à la Ligue internationale d’aide aux émigrés. Le Comte sort de prison pour fraudes immobilières, il a perdu sa femme de maladie. Antonio et Pédrille, que nous n’avions pas revus depuis Beaumarchais, dirigent le château du Comte et en ont fait un orphelinat. Antonio est nostalgique du temps où les Almaviva étaient leurs maîtres, Pédrille est en totale opposition et affirme être mieux sans eux : un révolutionnaire convaincu.
Figaro arrive et les surprend. Par son éloquence il obtient d’être l’intendant des lieux et fait un discours théâtral aux enfants sur sa joie d’être avec eux. Suzanne revient avec le Comte sans prévenir. Celui-ci se fait arrêter à cause de son statut de noble, mais Figaro le fait libérer.
Ödön von Horvàth nous propose deux fins : l’une, romantique et splendide, où Figaro se réconcilie avec Suzanne et le Comte, l’autre, réaliste et poignante, où Figaro a définitivement perdu sa femme et son « ami ». Dans cette fin, un petit orphelin vif d’esprit semble marcher dans les pas du Figaro de Beaumarchais, ce retour aux origines nous a plus touchées que le « happy end ».

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